Les seniors conducteurs : passionnés… et prudents

13/09/23 | Actualité

Ils sont tous issus d’une génération qui considérait que l’automobile, c’est la liberté. Ayant élu domicile chez SERVIOR, où beaucoup de services de mobilité sont assurés, ils ne sont pourtant pas nécessairement prêts à renoncer à la voiture individuelle. À Dudelange, à la résidence Grand-Duc Jean, trois d’entre eux se sont mis à table pour évoquer le passé et le présent de la voiture. Dépassés, les seniors ? Pas vraiment !

Ramon François, 79 ans, attend la livraison de sa nouvelle Jeep. Il a bien tenté une hybride italienne, mais les batteries avaient tendance à l’abandonner quand il la laissait quelques semaines sur le parking de la résidence. Si ses jambes l’ont un peu trahi, il compte bien sur ses quatre roues pour préserver ses envies de mobilité. Des envies raisonnables, orientées surtout vers les grands magasins de Dudelange ou de Kayl, qu’il visite moins depuis le décès de son épouse.

Robert Fries (83 ans) est un fidèle de Volvo, comme beaucoup de clients de la marque scandinave. Sa voiture, il s’en sert surtout pour se rendre avec son épouse à la maison qu’ils ont conservée à Pontpierre. Charlotte n’a pas son permis et, contrairement aux lieux communs, elle considère son mari comme un très bon conducteur.

Sans la voiture, quelle mobilité ?

Anita Welter-Jeitz (90 ans) vient de passer le pas, après une rencontre fortuite avec une bordure, pour laisser de l’espace à un camion. Elle ne fera pas réparer sa voiture, et a empoché l’argent de sa revente. Elle qui descendait d’une traite jusqu’au Lavandou (Côte d’Azur) quand l’autoroute du Soleil n’existait pas encore, parle avec passion de ses escapades en voiture, vers Knokke ou la Forêt-Noire.

Au Luxembourg, à l’inverse des pratiques des pays voisins, on ne badine pas avec la conduite des personnes âgées. Un examen médical est nécessaire pour le renouvellement du permis à 60 ans, pour une durée de dix ans maximum. À partir de 70 ans, le renouvellement ne sera plus que de 5 ans ; à partir de 80 ans, il faudra passer tous les deux ans par la case « médecin ». Nos résidents se sont toujours soumis de bonne grâce à cette formalité, qui ne leur paraît pas du tout excessive, et procède plutôt du bon sens. Une étude du Statec en 2022 indique que la part des 65 ans et plus dans les victimes d’accidents de la route est n’est que de 8% alors qu’ils représentent 14% de la population.

Senior Drivers Day

L’État veut accompagner activement ceux qui restent attachés à leur véhicule individuel. Le « Senior Drivers Day », journée dédiée à la sensibilisation à la sécurité routière des seniors, est une initiative du ministère de la Famille, de l’Intégration et à la Grande Région qui est organisée en collaboration avec GERO et le Centre de formation pour conducteurs à Colmar-Berg et avec le soutien du ministère de la Mobilité et des Travaux publics. Cette initiative vise à

  • sensibiliser les participants aux risques de la route,
  • améliorer la réactivité et la vigilance dans la circulation routière,
  • informer sur les impacts des problèmes de mobilité et de santé liés à l’âge,
  • les participants sur les bonnes pratiques et les comportements adéquats sur la route et au développement futur de la mobilité,
  • donner la possibilité aux participants de discuter de leurs problèmes et questions spécifiques avec des professionnels en matière de sécurité routière et avec d’autres seniors.

La prochaine édition aura lieu en 2024 (renseignements sur www.gero.lu).

S’adapter pour circuler

« Aujourd’hui, il y a beaucoup plus de trafic qu’avant. C’est plus dangereux. On fait plus attention », dit Ramon François.

Aucune nostalgie par rapport aux anciens modèles des années 60 chez nos alertes seniors. Les odeurs d’essence ne leur manquent pas. Ils ont adopté toutes les nouveautés, à commencer par la climatisation. Ramon et Robert sont formels : « Tous les dispositifs de sécurité, actifs ou passifs, comme la détection des obstacles et des autres véhicules, la conduite assistée, la reconnaissance des panneaux de circulation, le freinage d’urgence, constituent des évolutions très précieuses. » Pas question d’en désactiver l’un ou l’autre. Ramon François confie toutefois que le parking automatique n’a pas trop ses faveurs, et qu’il garde en mémoire un tour de volant qui l’a un peu surpris…

Aucun des trois n’a jamais été confronté à un accident grave, malgré leurs décennies cumulées de conduite. Ils n’ont eu à déplorer, çà et là, qu’un peu de tôle froissée.


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