67 ans d’amour, sans devoir invoquer saint Valentin

14/02/25 | Actualité

Couple de personnes âgées

Il en va de la Saint-Valentin comme d’autres événements à la mode : difficile de les esquiver, sans pourtant pouvoir dire qu’ils font partie d’une tradition profondément ancrée. C’est l’occasion qui fait le larron : on fêtera avec plaisir les amoureux dans nos maisons des aînés, ce 14 février. Dans les résidences SERVIOR, les couples ne sont pas rares. Et rien n’oblige à être marié pour sentir son cœur palpiter un peu plus fort à cette date symbolique.

Trois saints portant le prénom de Valentin sont fêtés en ce jour, mais on se perd toujours un peu sur les origines de la fête, d’abord païenne puis religieuse, et enfin résolument… commerciale. Réimportée des USA où les échanges de cartes et de mots doux entre amoureux se multipliaient au XXe siècle, la fête fait surtout le bonheur des fleuristes et des restaurateurs. On ne peut pas pour autant la réduire à son côté mercantile : elle a décidé plus d’un Roméo à dire sa flamme à Juliette, et inversement. Et pour les plus anciens, elle reste l’occasion d’entretenir le feu sacré.

Comme au premier jour

Elle est sa Suzette, il est son Pierchen. Depuis deux ans, le couple est installé confortablement dans une chambre double de notre maison des aînés Op der Léier, à Esch-sur-Alzette. Main dans la main, amoureux comme au premier jour, ils parlent en souriant du passé, de leur rencontre. Ni Valentin ni Cupidon n’est cité dans leurs souvenirs : c’est d’abord le fait d’habiter pas loin l’un de l’autre, dans la localité de Schifflange, qui a rapproché Pierre Lieser et Susanne Rassel.

Lui était menuisier, et avait travaillé pour les parents de sa future dulcinée… qu’il n’avait pas trop remarquée au départ. Distrait, discret… ou timide ? Ils se rapprochèrent pourtant, décidèrent de se fiancer et finirent logiquement par se marier, le 17 août 1957, pour le meilleur et pas vraiment pour le pire, puisque la vie ne les a jamais séparés. « On était chacun enfant unique, remarque Pierchen. Elle est devenue ma femme, mais elle est aussi un peu ma sœur ».

Susanne renonça à son métier d’infirmière, et donna rapidement la vie à leur premier enfant, après un an. Ils firent construire leur maison, dans laquelle Pierre allait forcément apporter sa patte d’ébéniste. Et la vie se déroula sans anicroches.

Toujours écouter, toujours pardonner

« La Saint-Valentin, franchement, on n’y accorde pas vraiment d’attention : quand on veut se faire plaisir ou s’offrir un petit cadeau, on n’a pas besoin d’une fête commerciale », dit Pierre sérieusement. Leur amour, ils n’ont pas besoin de le définir ni le justifier : c’est comme ça, tout simplement. Parents de deux enfants, quatre petits-enfants et quatre arrière-petits-enfants, ils n’ont jamais connu de gros nuages. Leur secret ? « Quand il y avait une dispute, tout était oublié le soir-même ! », assurent-il de concert. « Dans un couple, il faut être ouvert à l’autre. On se parle beaucoup : pas de secrets, et du respect ! Il ne faut jamais se mentir, toujours rester sincère et avoir beaucoup de patience. » De lui, elle loue la franchise. D’elle, il met en avant les talents de cuisinière. « Même s’il devenait moins gentil… je l’épouserais à nouveau », assure-t-elle, sourire éclatant. Leurs mains se serrent, leurs regards se croisent, comme ceux d’adolescents. Il a aujourd’hui 93 ans, et elle 90.