Les seniors et internet: des partenaires naturels

09/04/20 | Actualité, Covid19

S’il fallait retenir un effet positif à la crise du Covid-19, c’est qu’elle a amplifié les efforts de connexion à distance. Les entreprises qui ne voulaient pas entendre parler de télétravail se sont trouvées devant le fait accompli, et s’en sortent plutôt bien. Quant aux seniors, confinés chez eux ou dans des maisons de repos, ils trouvent sur internet une fenêtre ouverte vers le monde et leurs familles. Le gros problème, c’est le manque d’accessibilité qui empêche actuellement d’aider ceux qui n’étaient pas connectés à franchir le pas. Pour ceux qui disposent déjà de smartphones, PC ou tablettes, la période est propice à essayer de nouvelles applications, comme la visioconférence par Skype, Facetime, Messenger ou autres programmes.

Des tablettes pour SERVIOR

Pour augmenter les capacités de communication, SERVIOR a fourni dans l’urgence deux à trois tablettes à chacun de ses centres, en fonction de leur nombre de pensionnaires. Elles complètent le matériel déjà disponible, et permettent aux équipes d’organiser des communications en vidéo. D’autres commandes de matériel sont en cours. On peut se rendre compte, dans les derniers articles de notre dossier sur le confinement, à quel point la visioconférence est en vogue. Cela fait plaisir à voir !
On aurait tort de croire que les générations qui n’ont pas grandi avec l’informatique sont purement et simplement sacrifiées. Force est de constater qu’il n’en est rien. Avec une plus grande facilité d’emploi des matériels « informatiques », et même des tablettes spécialement programmées pour les utilisateurs du grand âge, c’est l’utilité qui prime. Et ce que ces « devices » de toutes tailles peuvent leur apporter, les seniors le comprennent rapidement… notamment en voyant leur voisin converser face à face avec ses petits-enfants au moyen de son téléphone.

L’inclusion numérique des seniors

Le renforcement de « l’inclusion numérique » des seniors, c’est précisément une des priorités du gouvernement, dans son programme 2018-2023. Une forme d’éclectisme, dans un pays où le taux d’utilisation des tablettes à l’école est l’un des plus importants au monde. L’un des moyens pour parvenir à connecter les seniors, c’est l’organisation de classes informatiques intergénérationnelles. Encore une fois, les générations servent de pont, et non de mur. De classes « physiques », on reparlera évidemment après le confinement. Une étude sur les statistiques de connexion post-coronavirus sera en tout cas certainement édifiante.
Les derniers chiffres en la matière dont l’on dispose au Luxembourg remontent au 1er janvier 2019. Dans une étude consacrée aux plus de 60 ans, l’organisme national de statistiques, le Statec, relevait qu’un tiers des seniors étaient déjà sur les réseaux sociaux. Mieux : 86% des 60-74 ans avaient utilisé internet au moins une fois au cours des trois mois précédant l’enquête.

Informations sur la santé

D’après le Statec, les activités trouvant le plus de succès auprès des seniors sont les courriels (79%), la recherche d’informations et de services (73%), les services bancaires en ligne (64%) et la recherche d’informations sur la santé (54%). 37% écoutent de la musique, 34% sont sur les réseaux sociaux, 25% téléphonent sur internet et 21% jouent ou téléchargent des jeux. 61% des internautes de 60 à 74 ans ont déjà commandé des biens ou services pour leur usage privé sur internet.

Communiquer, s’instruire, se cultiver, se divertir : autant de bonnes raisons qui finissent par avoir raison des sceptiques. Avec les mêmes biais que chez les plus jeunes : les seniors ne doivent pas oublier qu’internet n’est pas un médecin… et ne doivent pas baisser la garde face aux tentatives d’escroquerie numérique. Se faire assister régulièrement par quelqu’un d’averti reste un principe de base.

Différentes études indiquent que même les jeux en ligne permettent de maintenir les capacités cognitives des seniors. L’argument ne devrait pas laisser indifférents ceux qui classent encore l’usage d’internet au rang des futilités.