40 kilos pour quatre ans seulement : Nougat est un beau bébé… très adulte et responsable. Chien d’accompagnement, éduqué aux techniques d’approche et de respect des personnes de toute condition physique, il a fait de notre maison de Wiltz son domaine de prédilection, deux jours par semaine. De race berger allemand ancien type, il en présente tous les caractères : affectueux, intelligent, protecteur… Impliqué dans la thérapie comme dans le divertissement des pensionnaires, il prend son rôle très à cœur et connaît tous les recoins du centre Geenzebléi. Mais pas question pour lui de pousser les barrières sans autorisation ni de pénétrer dans le restaurant, devant lequel il préfère assurer l’accueil.
Il illumine les visages
Bien sûr, Nougat n’a pas de permis de conduire pour se rendre au travail : il covoiture avec Claire Scholsem, ergothérapeute à SERVIOR Wiltz. C’est elle qui a assuré toute sa formation. Entre sa passion pour son métier et celle pour les chiens, elle est parvenue à faire la synthèse. Quand elle est arrivée à Wiltz, en septembre dernier, l’occasion était trop belle. Bluette, la chienne d’accompagnement de Myriam Vanhackendover, chef de service Soins et encadrement, était décédée quelques années plus tôt. Mais le souvenir de ce labrador si attachant reste encore vivace aujourd’hui. A Wiltz, l’utilité d’un tel compagnon pour la communauté ne faisait vraiment pas de doute. Claire et Nougat étaient donc voués à faire la paire, par un heureux hasard.
Dans les couloirs, Nougat ne laisse personne indifférent. Il déclenche automatiquement les sourires. On le salue d’abord… et Claire ensuite. « Je l’ai formé, puis dressé, explique Claire. Il a commencé tout petit son travail d’accompagnement. Il est très calme, très posé, très respectueux. Il maîtrise l’approche de la personne et adopte une attitude différente si elle est en fauteuil roulant, utilise un déambulateur ou est parfaitement valide. Je reste toujours attentive à l’aider, à le diriger. »
Des vertus thérapeutiques et occupationnelles
Nougat a d’abord une fonction thérapeutique. Il aide à s’occuper des personnes en isolement social, dépressives par exemple, ou en fin de vie, ou souffrant de déficits cognitifs importants. « Dans ce cadre, il s’agit de séances individuelles, organisées le matin, explique Claire. La présence de Nougat permet aux patients d’oublier quelque peu la douleur, et de s’ouvrir un peu à ce compagnon. Si elles ont eu un animal de compagnie, s’en souvenir est bénéfique. Le toucher de l’animal est apaisant. Rien que son souffle sur une main a des vertus réconfortantes. » Pour le chien, les séances ne s’apparentent pas à un simple jeu. Il doit garder sa concentration à tout instant, éviter de déséquilibrer le patient ; il doit comprendre s’il peut monter sur le lit ou non, comment il peut accepter une friandise… C’est un exercice fatigant. L’après-midi est donc laissé à une présence plus ludique et occupationnelle, avec les plus valides.
L’équipe de soins a sélectionné les résidents les plus susceptibles de retirer un bénéfice de la visite de Nougat. Mais tous ceux qui veulent l’accueillir sont de facto éligibles. Bien sûr, pas question de l’introduire dans la chambre d’une personne qui n’a pas clairement souhaité sa venue : tous les humains n’ont pas d’affinités avec les chiens. Nougat accompagne… mais ne s’impose pas. C’est dans son caractère. « C’est un chien très actif et sportif… mais à la maison, c’est le plus pantouflard qui soit », sourit Claire Scholsem.
Sélectionné pour son caractère
Aucun amateurisme dans la démarche. Même dans les moments affectueux et décontractés, Claire reste concentrée sur les interactions. Et le chien n’arrive pas là par hasard : à la base, c’est son caractère qui détermine s’il fera un bon animal thérapeutique. Dès qu’il a cinq semaines, on peut faire des tests de comportement assez fiables qui déterminent ses aptitudes et ses réactions. Est-il introverti ? Éprouve-t-il de la crainte face aux événements ? Comment réagit-il ? Ce n’est que nanti de résultats favorables à ces tests que Nougat a pu entreprendre sa longue formation, et se destiner à son rôle social. Pour le plus grand bonheur des résidents de SERVIOR à Wiltz.