SERVIOR, une population aux multiples drapeaux

22/07/21 | Actualité

Dans un pays dont la moitié de la population résidente possède d’autres nationalités que la luxembourgeoise, on pourrait s’attendre, naïvement, à trouver la même ventilation de cartes d’identité parmi les pensionnaires des maisons de repos. La tendance est plus que palpable au sein du personnel de SERVIOR… mais ne s’imprime pas encore sur la population des résidences SERVIOR, où la nationalité luxembourgeoise reste prédominante dans une proportion écrasante : 88,5% en 2021. Pourtant, la situation est appelée à évoluer, même si le rapport ne diminue encore qu’à un train de sénateur.

Les conséquences de la croissance

Explication : la population résidente n’ayant pas la nationalité luxembourgeoise est en moyenne beaucoup plus jeune et active que l’autre moitié de la société. C’est une conséquence visible de la formidable croissance économique et démographique du pays, qui a pris une inflexion encore plus nette à partir de 1990, la population du Grand-Duché passant de moins de 400.000 âmes à près de 650.000 habitants. Cet appel d’air se traduit parfaitement dans la population active mais pas (encore) parmi les retraités, tous les travailleurs venus d’ailleurs n’ayant d’ailleurs pas nécessairement vocation à rester au pays. 40 années de cotisations retraite, cela laisse de toute façon du temps au temps.

Richesse culturelle

L’évolution de la tendance constitue pour SERVIOR un des grands défis d’avenir, dans la qualité et dans le nombre. La richesse culturelle actuelle de nos maisons est déjà le témoin de l’évolution historique du pays. On côtoie, par exemple, des Belges et Luxembourgeois ayant travaillé ensemble au Congo. Union économique belgo-luxembourgeoise et Benelux ne sont pas lettre morte. Et la première population immigrée du 20e siècle, les Italiens, occupe sans surprise la deuxième place dans le classement des nationalités de nos résidents. Champions d’Europe de football, champions de cette première intégration liée à l’époque où la sidérurgie constituait le moteur du Luxembourg.

Mémoire collective

On pourrait, de fait, retracer toute l’histoire du pays à travers les nationalités de nos résidents. Personne ne se souvient que les Allemands, avant la Première guerre mondiale, constituaient de loin la première population immigrée. Ils sont aujourd’hui 22, venus d’outre Moselle et Our, à avoir pris résidence chez nous. Nos deux résidents russes savent-ils que des ingénieurs venus du Luxembourg ont aidé à développer l’industrie sidérurgique de leur lointain pays ? Que dire de la lointaine occupation espagnole, dont trois de nos résidents ne sont ni témoins ni vestiges, seulement unis par l’étiquette ibérique. De la même péninsule sont issus 32 Portugais, témoins vivants de ce flux nourri depuis 1970 en substitution de l’immigration italienne. De plus en plus de Portugais choisissent de terminer leur vie au Luxembourg, au lieu de repartir vers le Sud, leur carrière accomplie. La famille, mais pas seulement, reste un élément déterminant dans ce choix : certains veulent rester au contact avec leurs enfants, d’autres sont naturellement liés à un conjoint.

Pas de barrière de la langue

Si la langue luxembourgeoise fait généralement office de trait d’union entre les résidents, quand ce n’est pas le français ou l’allemand, nul n’est besoin de maîtriser une langue européenne pour s’intégrer dans la communauté. Mme Xian-Wang (83 ans), née en Chine mais résidant à Niederkorn, en est témoin. Compensant par la gestuelle ses lacunes linguistiques, elle est passée maître dans une autre forme de communication, quasi culturelle : la gymnastique ! Bien en jambe malgré les années, elle ne rechigne jamais à montrer l’exemple lors des exercices. Deux autres de ses compatriotes résident chez SERVIOR.